dimanche 16 septembre 2007

France – malaise d'une modératrice au bac

Géraldine, agrégée d’histoire, a eu une rentrée « calme, très calme » au lycée Lakanal de Sceaux, dans la banlieue sud de Paris, loin de la mobilisation de l’an dernier contre les décrets Robien qui rallongeaient le temps de travail et instauraient la bivalence. Quelques postes de surveillants ont bien disparu, mais ce n’est pas trop grave dans ce lycée réputé. « Non, ce qui m’inquiète, c’est le bac. Nous avons eu 96 % de reçus en juin, mais en réalité, la moitié de la classe n’aurait pas dû l’avoir. On donne à ces jeunes l’illusion qu’ils ont le niveau et ils redoublent leur première année de fac. »

Géraldine, 43 ans, estime que depuis cinq à sept ans, la chute de niveau est drastique [sic]. « J’adore mon métier : me retrouver dans ma classe face aux élèves me plaît toujours autant, mais je ne m’y reconnais plus », explique-t-elle. Au fil des réformes, les exigences n’auraient cessé de baisser. Avec des programmes toujours plus lourds et des matières toujours plus nombreuses - « Pourquoi deux langues vivantes ?»

[...]

« Les secondes ressemblent de plus en plus à des collégiens, les terminales n’ont pas l’habitude du travail approfondi. »

Géraldine se sent en outre « complice » de ce système. En juin, elle a été « modératrice » au bac, chargée d’animer une équipe de correcteurs. « Nous recevons des consignes terribles, comme ne pas pénaliser l’orthographe et la syntaxe. Il fallait faire aussi en sorte que les copies d’histoire-géo atteignent 12 de moyenne. »

Source : Libération

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