vendredi 16 mai 2008

L'école, havre de socialisation — 13 % des crimes des adolescents y sont commis

Parmi les missions que le Monopole de l'Éducation a données à l'école, on retrouve :
« — l'école doit socialiser et préparer aux rôles sociaux de la vie adulte »
Le terme est défini dans le Rapport final des états généraux en 1996 :
« Socialiser est une autre finalité de l'institution scolaire. Celle-ci doit transmettre les valeurs qui fondent notre société démocratique (l'égalité, les libertés fondamentales, le respect de l'autre, la justice, la coopération, la solidarité) et le respect des institutions communes tout en demeurant un lieu d'exploration des valeurs. Elle prépare les individus à l'exercice de la citoyenneté en leur apprenant leurs droits et leurs devoirs, le respect des règles communes et l'ouverture à la diversité. L'école est aussi le creuset d'une société démocratique par sa fonction d'égalisation des chances et sa contribution à la cohésion sociale. Elle ne doit pas négliger ce volet de sa mission, sous peine d'être elle-même un agent de fracture sociale. (Rénover notre système d'éducation : dix chantiers prioritaires, p. 5) »
Passons sur le fait que d'éminents chercheurs reprochent à l'école d'infantiliser les adolescents en les regroupant par classe d'âge (pour des raisons d'efficacité et non de qualité) et en les coupant des adultes.

Ne revenons pas sur cette socialisation qui justifie l'imposition de valeurs parfois fortement teintées de correctivisme politique multiculturel et relativiste comme dans le cas des nouveaux programmes d'histoire et d' éthique et de culture religieuse, socialisation qui sert également de prétexte pour interdire tout bonnement l'éducation à la maison en Allemagne.

Loin des pétitions de principe grandiloquentes du Monopole, voyons simplement les faits que révèle la dernière étude Criminalité chez les jeunes de Statistique Canada

Environ 1 crime sur 10 commis par les jeunes survient sur les terrains d'une école
« En 2006, environ 1 crime sur 10 commis par les jeunes s'est produit sur les terrains d'une école, les voies de fait étant les plus fréquentes (27 %), suivies des infractions relatives aux drogues (18 %). Une arme était présente dans environ 7 % des crimes perpétrés à l'école. Il s'agissait d'une arme à feu dans moins de 1 % de tous les crimes perpétrés à l'école. »
Le rapport détaillé précise :
« L’inquiétude constante que suscitent le taxage et la violence à l’école fait en sorte que les crimes commis par les jeunes sur les terrains des écoles constituent un sujet d’intérêt croissant. En 2006, environ le dixième (13 %) des infractions au Code criminel (sauf les délits de la route) et des infractions relatives aux drogues commises par des jeunes ont été perpétrées sur les terrains d’une école. À peu près les trois quarts (73 %) de ces crimes ayant été signalés à la police se sont produits pendant les heures d’activités scolaires surveillées, alors qu’environ le quart de ces crimes ont eu lieu après l’école. Toutefois, étant donné l’absence d’élèves, d’enseignants ou d’autres membres du personnel, les crimes commis en dehors des heures de classe seraient plus susceptibles de n’être ni détectés ni signalés que ceux ayant lieu pendant les
heures de classe.
[...]

les taux de crimes commis par des jeunes à l’école ont généralement augmenté. Selon les données déclarées par la police, les taux d’infractions au Code criminel et d’infractions relatives aux drogues commises par des jeunes à l’école étaient 27 % plus élevés en 2006 qu’en 199811. Cette augmentation est attribuable en partie à la hausse de 18 % du taux d’infractions au Code criminel commises par les jeunes à l’école, ainsi qu’au bond de 66 % du taux d’infractions relatives aux drogues. »
Aucune donnée publiée sur les différences intraprovinciales

L'étude complète ne ventile pas les résultats du Québec. Où les violences perpétrées à l'école ont-elles lieu ? Dans les écoles urbaines, de banlieue, rurales ? Dans les réserves indiennes ? Dans les écoles juives, francophones, mennonites, évangéliques, privées, publiques ?

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