vendredi 27 juin 2008

Explosion du nombre d'écoles sans subvention, la ministre Courchesne se dit inquiète

Le nombre d’établissements scolaires qui ne reçoivent aucune subvention explose au Québec, une situation qui inquiète la ministre du Monopole, Mme Michelle Courchesne. Le Québec comptait 78 écoles non subventionnées il y a trois ans. Ce chiffre s’est élevé à 100 établissements pour l’année scolaire 2007-2008, soit une augmentation de 28 %.

Ces institutions diffèrent des écoles privées habituelles dont près de 60 % du financement est constitué de subventions gouvernementales alors que ces écoles ne vivent que des contributions payées par les parents ou des mécènes.

De plus en plus de parents sont prêts à se serrer la ceinture pour envoyer leurs enfants dans ces écoles où les frais d’inscription s’élèvent parfois à 18 000 $ l’an.

Promouvoir le secteur public

Selon la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, il y a « beaucoup » d’écoles privées non subventionnées. Selon le Journal de Montréal du 16 juin, Mme Courchesne croit qu’il y a un « travail à faire » pour promouvoir le réseau scolaire public.

Que faut-il comprendre par « promouvoir » ou « mettre en valeur » ? S’agira-t-il d’une autre campagne de communication gouvernementale payée par les contribuables pour les convaincre qu’ils se trompent comme c’est dans le cas pour le cours d’ECR ? Selon certaines indications, dans le cas de ce programme controversé, le Monopole a décidé de consacrer plusieurs millions de dollars à la promotion de ce programme imposé à tous les élèves malgré l’opposition de nombreux parents. Le Monopole a, en effet, produit un court métrage idyllique sur ce cours relativiste, organise de nombreuses réunions publiques aux frais des contribuables pour convaincre ceux-ci, la ministre devrait également écrire à tous les parents afin de les informer de ce que le Monopole a décidé d’imposer à leur enfant[1], et cela avec leurs sous.

« Pouvoirs limités » du Monopole selon le Journal de Montréal

Selon le journaliste du Journal de Montréal,
« la ministre de l'Éducation dispose de pouvoirs très limités pour accepter ou refuser d'émettre un permis à un nouvel établissement 100 % privé. En vertu de la Loi sur l'enseignement privé (LEP), la ministre doit délivrer l'autorisation dès que l'établissement démontre qu'il possède les ressources humaines et matérielles requises et adéquates, les ressources financières suffisantes, et que le régime pédagogique sera respecté. »

C’est nettement plus que ce que de nombreuses provinces imposent.

C’est d’ailleurs pourquoi les écoles mennonites conservatrices n’ont pas été déclarées « illégales » dans ces provinces contrairement à celle de Roxton Falls au Québec. Rappelons que le régime pédagogique du Québec impose le cours d’ECR ainsi que le très politiquement correct nouveau cours d’histoire et d’éducation à la citoyenneté.

On ne comprend donc pas trop bien ce que semble regretter le Journal de Montréal. De quels pouvoirs devrait encore disposer le Monopole de l’Éducation alors qu’il peut imposer le contenu d’une grande partie des matières enseignées entièrement aux frais des parents ? Faut-il comprendre que M. Jean-Philippe Pineault, auteur de cet article, regrette l’existence même des écoles non subventionnées ?

Crainte de la multiplication des écoles confessionnelles non subventionnées

Le président de la Fédération des commissions scolaires du Québec, André Caron, dit craindre la multiplication d'écoles totalement privées à saveur religieuse. « On peut se poser des questions sur la qualité de l'enseignement qui y est dispensé », dit-il.

Comme si les écoles religieuses enseignaient par définition mal. Dire qu’à une époque les écoles jésuites étaient considérées comme d’excellentes écoles…

« Qualité de l’enseignement » des écoles confessionnelles non subventionnées

Mais peut-être le manque de qualité concerne-t-il la transmission de valeurs « modernes » ?

C’est ainsi que l’ancien ministre de l'Éducation Fournier déclarait en novembre 2006 à l’Assemblée nationale de Québec, lors du débat sur les écoles que Québec avait déclarées illégales, que la raison pour laquelle il ne fallait « pas perdre » les enfants de ces écoles — comme si ces enfants appartenaient à l’État — était qu’il fallait s’assurer que ces enfants partagent les valeurs de la société québécoise : « il est important pour [ces enfants] de faire partie de la société, de connaître l'ensemble des valeurs de cette société-là et de les partager avec tout le monde. » Pardon ? De partager les valeurs québécoises qu'ils ne connaîtraient pas sans aller aux écoles publiques et subir leur interprétation du programme officiel ?

Cette même volonté d’imposer à tous les enfants sans la moindre exception les « valeurs » décidées par le Ministère de l’Éducation, ses experts cooptés habituels dont on connaît les sensibilités « modernes » a d’ailleurs poussé Mme Malavoy du Parti québécois et M. Michel David du Devoir, deux phares du correctivisme politique, d’appeler à l’interdiction des écoles confessionnelles. Il faut, selon eux, interdire ces écoles confessionnelles qui ont le vent en poupe, car elles permettent, dans une certaine mesure grâce à des cours complémentaires et un personnel sélectionné par leurs soins, de transmettre des valeurs autres que celles décidées par le Monopole et prônées dans ses programmes obligatoires d’Éthique et de culture religieuse ou d’Histoire et d’éducation à la citoyenneté.

Pour 84 % des Québécois, le privé est une bonne chose

Cet appel à la suppression du secteur privé confessionnel apparaît alors que 84 % des répondants dans un sondage de 2005 de Léger Marketing affirmaient que la présence des deux réseaux d’enseignement est un avantage pour les parents qui ont le choix d’envoyer leur enfant [1] dans l’un ou l’autre. Donc, aux yeux de la population, les écoles privées conservent leur raison d’être parce qu’elles permettent aux parents de faire un choix en ce qui a trait à l’éducation de leur progéniture.


[1] Il est plus prudent d’utiliser le singulier quand on parle du nombre d’enfants des couples québécois, surtout ceux des Québécois francophones nés au Québec qui sont parmi les bas parmi les Québécois.

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