vendredi 21 août 2009

Gérard Bouchard : une connaissance superficielle du cours ECR, mais une chaude recommandation

MM. Gérard Bouchard et Charles Taylor dans leur rapport recommandaient vivement l'implantation du cours obligatoire du cours d'Éthique et de culture religieuse.

Rappel de la recommandation G4 du rapport Bouchard-Taylor :
« G4 Que le gouvernement fasse une promotion vigoureuse du nouveau cours d'Éthique et de culture religieuse qui doit entrer en vigueur en septembre 2008. »
Or que connaissait M. Bouchard du programme ECR quand il a fait cette recommandation ?

Très peu, si ce n'est les grandes lignes. C'est, en effet, ce qu'il a avoué lors du procès de Drummondville. Le voici interrogé par Me Belisle :
15 h 31

Me Bélisle – Est-ce que vous avez lu, M. Bouchard, les 94 pages du programme d’éthique et de culture religieuse du niveau primaire et les 86 pages du cours éthique et culture religieuse du programme secondaire avant la publication de votre rapport déposé le 22 mai 2008 ?

M. Bouchard – Euh. Je ne suis pas certain de l’identité des documents auxquels vous vous référez, mais ce que j’avais lu à l’époque c’est donc le livre de Georges Leroux et des instruments pédagogiques que nous avait transmis Mme Bouchard, la professeure en question à l’UQAM qui donnait le cours de formation des futurs enseignants.

Me Bélisle – Donc, je dois comprendre que vous n’avez pas lu le programme du ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport concernant le cours d’éthique et culture religieuse. Vous avez eu quelques documents, vous n’avez pas vu, pas lu l’entièreté du programme adopté par le gouvernement du Québec ?

M. Bouchard – Euh. Je ne pourrais pas garantir que j’ai pris connaissance d’une façon détaillée de ce programme-là parce que, encore une fois, je ne sais pas dans quelle mesure il est différent des documents dont je vous ai parlé, dont je vous ai dit les avoir lus.

Me Bélisle – D’accord. La séance de formation à l’UQAM dont vous avez été le bénéficiaire avec M. Taylor, en formation des formateurs, des éducateurs, elle a duré combien de temps, M. Bouchard ?

M. Bouchard – C’était un avant-midi.

Me Bélisle – Un avant-midi. Complet ? Trois heures ?

M. Bouchard – À peu près, oui.

Me Bélisle – Avez-vous eu l’occasion de voir avant la publication de votre rapport le 20 [recte : 22] mai 2008, des manuels scolaires, du matériel didactique pour les classes de première année dans le réseau scolaire du Québec qui seraient utilisés, employés au début septembre 2008 dans les écoles du réseau scolaire québécois ? Des manuels approuvés par le ministère.

M. Bouchard – J’hésite un peu à vous répondre parce que je me rappelle les instruments que nous montrait Mme Bouchard dans le cadre de son cours et je ne sais pas si c’étaient des éléments approuvés par le ministère ou pas.

Me Bélisle – D’accord, donc vous n’aviez pas connaissance, vous ne saviez pas si les documents qu’on vous montrait étaient approuvés ou pas.

M. Bouchard – Non, je ne serais pas vous dire.

Me Bélisle – Vous n’avez pas cru bon de poser la question à Mme Bouchard, pendant les trois heures, si ces manuels scolaires et ces matériels didactiques étaient oui ou non approuvés par le ministère de l’Éducation, du Loisir et des Sports pour l’année 2008 dans le réseau scolaire québécois ?
Trois heures de présentation, la lecture d'une plaquette partisane de la part d'un apologiste (Georges Leroux), quelques documents pédagogiques non approuvés parcourus (aucun manuel ni SAÉ ne l'était) et voilà, c'est tout. Mais les parents qui ont scruté les manuels et cahiers ECR, eux ne seraient que des ignares ?

Le rôle de l’école d’État pour façonner les enfants

Et pourquoi M. Bouchard recommandait-il énergiquement le cours d'éthique et de culture religieuse que certains osent encore nous dire « neutre » ? Pour façonner les enfants dans le sens qu'il considère adéquat. Ce cours n'est donc pas sans effet dans l'esprit d'un de nos grands intellectuels interculturels comme on veut nous le faire accroire.
15 h 21

« M. Bouchard – L’école ça nous paraît être le creuset pour apporter des solutions à ces problèmes sociologiques ou à ces problèmes de fond, pour changer les perceptions, pour changer les mentalités – et quand il s’agit d’école on ne parle même pas de changement, puisque les élèves qui arrivent à l’école sont tellement jeunes, ils sont encore nourris de perceptions, de stéréotypes comme le sont les adultes, on parle de formation, et non pas de changement de mentalités – et l’école nous apparaissait être le creuset, le rouage fondamental pour préparer les nouveaux citoyens qui vont vivre dans ce Québec nouveau qui n’est pas du tout celui dans lequel leurs parents, leurs grands-parents ont vécu. Et ça demande donc des changements extrêmement importants. Et l’école nous paraissait évidemment le rouage fondamental pour remplir cette fonction-là.

1 commentaire:

Yves P. a dit…

Quel idéologue !

Tout cela me dégoûte, ces gens veulent nos enfants pour les façonner à leur goût, simplement parce qu'ils ont gravi les échelons du pouvoir par cooptation et copinages.