jeudi 26 août 2010

Une nouvelle bactérie dévorerait la marée noire du Golfe du Mexique

Voyons si cette nouvelle fera la une des journaux de Radio-Canada comme celle, la semaine passée, sur le panache de pétrole de 35 kilomètres de long qui aurait été retrouvé en profondeur.

Des scientifiques qui étudiaient la marée noire dans le golfe du Mexique ont découvert qu'une nouvelle bactérie qui se nourrit de pétrole est en pleine prolifération.

L'édition en ligne de la prestigieuse revue scientifique Science, Sciencexpress - rapporte que cette bactérie dévore le pétrole sans pour autant épuiser l'oxygène dans l'eau.

La bactérie consomme la moitié du pétrole en 1,2 à 6,1 jours, soit trois jours en moyenne. Sur le site de la marée noire de l'Exxon Valdez en Alaska la « demi-vie » moyenne était de 7 jours. Le nouveau microbe agit deux fois plus rapidement qu'escompté.

Le chercheur Terry Hazen estime que cette découverte met en lumière l'énorme potentiel des bactéries pour éliminer le pétrole qui se trouverait en eaux profondes.

La semaine dernière, des chercheurs ont annoncé la découverte d'une traînée de pétrole sous-marine d'une longueur d'une trentaine de kilomètres et composée de minuscules gouttelettes de pétrole.

Les scientifiques ont découvert cette nouvelle bactérie - qui appartient à l'ordre des Oceanospirillales - après avoir effectué quelque 200 prélèvements sur 17 sites différents. Cette bactérie préfère l'eau froide, la température des zones profondes touchant 5 degrés Celsius.


« Cette recherche montre aussi que ces populations microbiennes psychrophiles — capables de vivre dans les profondeurs marines par des températures de -5 degrés Celsius — et les autres micro-organismes proches, jouent un rôle important dans le sort ultime et les conséquences environnementales des panaches de pétrole sous-marins dans le golfe du Mexique », ajoute-t-il.


Vidéo en anglais sur le sujet (nous attendons le reportage en français de Radio-Canada)

M. Hazen croit que cette bactérie s'est peut-être adaptée au fil du temps, en raison d'écoulements périodiques de pétrole dans le golfe.

Les scientifiques craignaient que l'activité des bactéries ne brûle une bonne partie de l'oxygène dans l'eau, créant des zones « mortes » dangereuses pour les poissons. Cette étude a toutefois déterminé que la saturation d'oxygène est de 67 % à l'extérieur de la traînée de pétrole, contre 59 % à l'intérieur.

Cet écologiste et une équipe d'une trentaine de chercheurs ont effectué leur recherche fin mai sur l'habitat microbien dans les eaux profondes du golfe du Mexique jusqu'alors relativement inexplorées, et caractérisées par des températures très basses (-5 degrés), une énorme pression et peu de carbone à l'état naturel.

Cette étude, qui paraît dans la version en ligne de la revue américaine Science, semble contredire les conclusions d'une recherche publiée le 20 août dans cette même publication menée par l'institut privé Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI), selon laquelle cette biodégradation aurait dû être plus lente qu'escompté en raison de températures très froides.






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2 commentaires:

Bernard F. a dit…

Merci.

Rien, mais rien, entendu à ce sujet sur radio-canada et pourtant j'écoute en boucle dans la journée et j'ai regardé le téléjournal (pas une minute sur l'heure de journal).

Par contre, Radio-Canada parle beaucoup de l'« inquiétude » de la population au sujet des gaz de schiste...

RJR a dit…

En effet, rien entendu sur les antennes que nous payons de nos taxes...

Pas assez catastrophiste et en plus c'est une étude sérieuse, révisée par des pairs et publiée dans une revue pas vraiment conservatrice, bref, pas un groupe environnementaliste comme Équiterre ou Greenpeace. Il faut impérativement ne pas en parler pour Radio-Canada.