dimanche 19 septembre 2010

Curiosité du jour : augmenter de 25 % les notes des finissants sud-africains ?

Radio-Canada et les autres médias nous ont abreuvés de bonnes nouvelles sur l'Afrique du Sud pendant cet exercice de communication (on ne dit plus propagande) qu'était le Mondial de football. Gageons que ces mêmes médias ne s'appesantiront guère sur l'état déplorable de l'enseignement en Afrique du Sud, 16 ans après la fin de l'apartheid.

On se rappellera que l'année passée, pour la sixième année de suite, le taux de réussite aux examens de fin d'études secondaires avait diminué en Afrique du Sud.

L’Afrique du Sud s'est classée au dernier rang dans un classement regroupant 40 pays, derrière le Maroc et le Koweït. Ce classement a été publié en 2007 dans le cadre du Programme international de recherche en lecture scolaire (PIRLS:2006). Cette étude vise à établir les compétences de lecture des élèves de 10 et 11 ans quand ils doivent aborder des textes littéraires et informatifs authentiques.

L'Afrique du Sud dépense 6,1 % de son produit national brut à l'éducation, une plus grande portion que la plupart des autres pays, mais ses résultats sont constamment parmi les plus mauvais.

Selon le dernier Indice de compétitivité mondiale du Forum économique mondial, l'Afrique du Sud se classait 129e sur 139 pays en matière d'éducation primaire et 137e en sciences et mathématiques.

La coupe du monde de football et les grèves

Pendant tout le mois du Mondial, les écoles publiques sud-africaines étaient fermées prolongeant les vacances d'hiver d'une semaine. Raisons invoquées par le ministère de l'Éducation : éviter l'absentéisme de la part des élèves et des professeurs et alléger le réseau routier souvent saturé autour des grands stades.

Manifestation d'enseignants sud-africains à Johannesbourg, le 18 août 2010
Quelques semaines après la fin du tournoi, la quasi-totalité des enseignants du secteur public fit grève pendant trois semaines.

Inquiet que l'année scolaire ait été raccourcie d'un mois alors que les examens de fin d'année scolaire approchent, le Congrès des étudiants sud-africains (Cosas) vient de demander au gouvernement d'augmenter les notes de tous les élèves de 25 % !

Ces demandes font suite à des manifestations violentes de la part des collégiens (lycéens) qui s'inquiètent de leur manque de préparation alors que les examens finaux auront lieu dans moins de deux mois. Lors de manifestations dans la région de Port Elizabeth (Cap oriental), un élève est mort à la suite de tirs de la police dans une foule de 4 000 élèves manifestant leur mécontentement.

Le 14 septembre 2010, la police a utilisé du gaz lacrymogène
et des balles en caoutchouc pour disperser quelque 4000 élèves
qui brûlaient des pneus et bloquaient les routes à Veeplas (Cap oriental)

Le gouvernement a refusé cette demande, mais rencontrera à nouveau le syndicat Cosas lundi, pour discuter du « plan de rattrapage » que le ministère compte mettre en place en augmentant le nombre d'heures de cours pendant les semaines qui restent à cette année scolaire. L'année scolaire sud-africaine commence en janvier et termine à la fin novembre.

« Apprenants » (learners) s'attaquant aux locaux de la Sakhikamva High School,
le jeudi 12 août 2010 à Nompumelelo dans la province du Cap oriental.
(voir le résultat de cette manifestation)


Il ne faut avoir qu'une moyenne de 50 %... si on est noir

Entretemps, l'Université du Cap indiquait que pour être admis dans son école de médecine les candidats blancs devaient obtenir une note moyenne minimale de 80 % à l'examen d'évaluation national, alors que les étudiants noirs ne devaient obtenir que 50 %. Dans ces circonstances, pourquoi s'étonner d'un autre petit coup de pouce de 25 % ?





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3 commentaires:

Jonathan a dit…


Bernard Lugan : “Mandela n’a rien fait du tout"



IQ and the Wealth of Nations

Piet a dit…

Le phénomène de la nostalgie pour l,époque de l'Apartheid chez les noirs sud-africains (par des médias bien libéraux sud-africains) :

http://beta.mnet.co.za/carteblanche/Article.aspx?Id=4124&ShowId=1

Anastasie a dit…

« Entretemps, l'Université du Cap indiquait que pour être admis dans son école de médecine les candidats blancs devaient obtenir une note moyenne minimale de 80 % à l'examen d'évaluation national, alors que les étudiants noirs ne devaient obtenir que 50 %.»

Qui va faire confiance à ces médecins noirs ?