vendredi 19 novembre 2010

ECR — vingtaine d'adolescents dansent en récitant le mantra des Hare Krishna

La Voix de l'Est, après son reportage laudatif sur l'enseignante Claire Bergeron de l'école secondaire J.-H. Leclerc de Granby, enseignante qui pourtant est loin d'être neutre sur certains sujets en classe d'ECR, continue à nous rapporter les merveilleuses avancées possibles grâce au cours ECR.

Aujourd'hui il s'agit du fait que des jeunes aient pratiqué des danses rituelles et récité des mantras. Rappelons qu'en 2008, devant 200 parents peu satisfaits de l'imposition du cours ECR réunis à Valcourt, M. Jacques Pettigrew, responsable du programme ECR auprès du Monopole de l'Éducation, avait affirmé que « les expériences spirituelles ne pouvaient pas être enseignées »...

Extraits de l'article de la Voix de l'Est :

(Granby) Faire danser une vingtaine d'adolescents en leur faisant réciter le mantra des Hare Krishna: c'est ce qu'ont réussi à faire trois dévots Krishna, au Collège Mont-Sacré-Cœur, mardi.

Invités pour la troisième année par l'enseignant Marc Gagné, ils sont descendus de Montréal, où est situé leur temple, afin de parler du mouvement Krishna à des élèves du cours d'Éthique et de culture religieuse du collège privé de Granby.

Arborant les habits traditionnels (sari pour la femme, tunique sobre et dhotî, un drapé formant un pantalon, pour les hommes) et maquillés de symboles tracés sur le nez et le front avec une terre « sacrée » jaune provenant de l'Inde, les dévots se sont d'abord brièvement présentés au groupe.

L'aîné, Guy Paquette, 62 ans, originaire d'Ottawa et rebaptisé Gokulananda lors de son intégration aux Krishna, il y a une quarantaine d'années, a expliqué qu'il avait grandi dans la foi catholique. « Ma mère m'amenait chaque dimanche à la messe, où j'étais enfant de choeur, jusqu'à ce que j'entre au séminaire », raconte-t-il. Ce cheminement l'a par la suite « amené vers (la) très ancienne tradition spirituelle » des Krishna.

Éric Gagnon, 54 ans, a aussi grandi dans la religion catholique dans une ferme à Jonquière. Il a été rebaptisé « Anubhava » lorsqu'il s'est joint au mouvement avec sa femme, en 1978.

La jeune Alexandra, une Russe de 26 ans, était quant à elle hôtesse de l'air jusqu'à ce qu'elle rencontre un autre dévot et devienne Kamala-Sundare, il y a deux ans.

Les trois membres ont ensuite expliqué aux élèves quelques préceptes du mouvement perpétué en Inde.

Les trois membres ont ensuite expliqué aux élèves quelques préceptes du mouvement perpétué en Inde.

Comme le soleil qui est toujours présent même après son coucher, «la vérité existe pour toujours», commence Gokulanada. « Jésus est un être spirituel éternel »,dit-il en se déplaçant devant l’auditoire disposé en cercle. « Il (Jésus) n’est pas venu comme sauveur. Il est venu pour nous aider à devenir un parfait fils de Dieu, comme lui, à avoir un amour éternel pur Dieu, donc pour tous les êtres, poursuit-il. Le but de la religion, le but de la vie, c’est d’atteindre l’amour pour Dieu. »

[Note du carnet :jusqu'à quel point des témoins peuvent-ils prêcher en cours d'ECR leur foi ?]

On est des âmes éternelles, enchaîne-t-il. On existait avant cette vie et on va continuer après. On est des êtres éternels. On ne fait pas partie de la nature éphémère et des animaux, dont le potentiel spirituel est comme endormi», disserte le dévot, ajoutant que les humains avaient, eux, une conscience leur permettant de se questionner sur le sens de l’existence. « Les humains ont toujours tenté de répondre (à cela), mais les grands saints nous ont donné les bons indices », dit-il aux élèves. L’éducation, selon les penseurs grecs anciens, « c’est d’équiper les jeunes pour qu’ils fassent de bons choix », ajout-t-il. « On (les Krishna) est très désireux d’offrir ça aux autres », lâche-t-il avant de parler brièvement de son parcours personnel.

J’ai eu deux fils, un qui est devenu prof d’anthropologie à l’université (..) et un autre qui s’est intégré dans la tradition (Krishna). Je suis content quand il y a des gens qui suivent (le mouvement) », dit-il avant de reprendre son discours religieux, en faisant référence aux préceptes chrétiens. «Aimez-vous les uns les autres. Aimer son prochain, c’est possible quand on voit la fraternité qui nous unit. On a le même père (Dieu). Chacun de nous possède une parcelle de Dieu», affirme-t-il, avant d’inviter « Anubhava » à présenter la pratique spirituelle des Krishna qui consiste à chanter un mantra répétant les « saints noms de Dieu », la pratique principale des Krishna.

« Nous, nous glorifions Dieu en glorifiant son nom, car sa gloire est dans son nom », enchaîne ce dernier, expliquant que les mots en langue sanskrite « Rama » et « Hare », réfèrent à Dieu (Krishna), la source de tous les plaisirs et du bonheur. « On chante chaque jour abondamment son nom », indique Anubhava, précisant que les dévots de Montréal se levaient à 4 h pour commencer leur chant et cérémonie à 4 h 30 et terminer à 9 h. « C’est un chant qui va loin, jusqu’à l’âme, pour nous éveiller spirituellement », explique Gokulanada. « On va les faire chanter tout à l’heurev», lance le professeur, M. Gagné.

[Note : c'est l'enseignant qui prend l'initiative d'engager ses élèves dans une pratique spirituelle]

Les trois dévots invitent les jeunes et le professeur à se lever et à chanter. « Hare Krishna Hare Krishna, Hare Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama, Rama Rama Hare Hare », entonnent-ils, certains plus enthousiastes que d’autres, au rythme d’un tam tam oblong et de minicymbales. Puis ils se mettent à tourner en cercle, en faisant des pas de côté et en tapant des mains, certains décrochant des sourires complices à l’auteure de ces lignes, d’autres en profitant pour se raconter des anecdotes de la veille.

La pratique du chant en groupe est «la méthode la plus efficace et la plus accessible pour atteindre notre plein potentiel spirituel en tant qu’âmes éternelles et serviteurs dévoués de Krishna», peut-on lire sur le site web de l’organisation.

« Comment vous sentez-vous ? », demande Anubhava, après le chant, censé être «un procédé très puissant de réalisation spirituelle» selon les Krishna.

« Bien », répond un élève, sur un ton qui fait rire ses congénères.

« Vous avez tous le sourire », note le dévot. « C’est un mantra. Ça nous extériorise. On chante et on danse; on déplace nos limites. »

À l’invitation du professeur du cours d’ÉCR, Anubhava détaille le cheminement qui l’a mené aux Krishna. « Je suis venu à Montréal en 1966. En 1968, j’ai rencontré les dévots, puis j’ai visité le temple en 1974, 1975. À cette époque, il y avait de la drogue, beaucoup de gens se cherchaient. Il y avait beaucoup d’ouvrage aussi. Partout où tu allais, tu trouvais du travail, mais il y avait un vide sur le plan spirituel. »

« Moi, je suis né dans la spiritualité. Vous avez d’ailleurs de très belles peintures ici », ajoute-t-il au passage, en désignant les grandes toiles représentant des scènes de la vie du Christ accrochées aux murs de la pièce.

[Le collège s'appelle Mont-Sacré-Cœur...]

[...]

Les dévots offrent des laddus aux élèves, le gâteau sucré le plus populaire de l’Inde, selon eux, en les invitant à prendre leurs coordonnées et un dépliant intitulé « La perfection du Yoga », un fascicule qui ne traite en rien des postures corporelles de la gymnastique, mais plutôt de leur pratique du chant des « Saints noms de Dieu ».

Pourquoi avoir invité des Krishna ?

« J’ai d’abord voulu leur apprendre la tolérance et l’acceptation de la différence », explique le professeur en entrevue après le cours, ajoutant qu’il a aussi voulu mettre les élèves en contact avec la spiritualité. «On vit dans une société très matérialiste, et vous (désignant les Krishna), vous arrivez ici avec vos valeurs spirituelles. Si c’était seulement Marc Gagné qui parlait (aux élèves), je ne suis pas sûr qu’ils seraient aussi attentifs », dit-il.

« C’est la troisième année que je fais venir des amis Krishnas » de Montréal, poursuit-il, spécifiant qu’il le faisait également dans les anciens cours de morale. Pourquoi eux et pas des juifs, des musulmans ou des membres de l’Église ? « Je fais appel aux Krishna parce qu’ils sont toujours disponibles, et parce que les élèves sont très intéressés », dit-il précisant que des prêtres catholiques sont venus par le passé. [Note du carnet : Et plus maintenant ?]

« Je ne ferais jamais venir de Raéliens [Note du carnet : ils sont pourtant au programme], par contre. Mais si j’avais des contacts aussi chez les musulmans et les juifs, j’en ferais venir », assure l’enseignant.

Si certains ont dit avoir trouvé les invités du jour trop « extrêmes », d’autres jeunes ont confié avoir beaucoup apprécié la rencontre. « J’ai appris la chanson par cœur ! s’exclame Mélodie, venue spontanément à la rencontre de la journaliste. Je me suis sentie beaucoup plus vivante après. Le fait de chanter en groupe, ça vivifie, dit-elle, et ça nous unit de tous penser à la même chose en même temps. »

[...]


Réagissez à cette nouvelle : opinion@lavoixdelest.qc.ca
Téléphone de l’école du Mont Sacré-Cœur : (450) 372-6882


Voir aussi :

Les moines et les élèves ont dansé pour « éveiller la conscience de Krichna »... « Quelle belle rencontre de valeurs ! »





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4 commentaires:

Ouais a dit…

Encore cette pretendue neutralite du cours ECR. Beau concept theorique du ministere, mais impossible a appliquer en pratique. Quelle facon d'endoctriner subtilement des jeunes qui piques par la curiosite peuvent continuer en dehors des cours. Et on voulait sortir les religions chretiennes des ecoles... Un grand vide finit toujours par se remplir par toutre sorte d'autres choses!

Il faut exiger le choix fa e au cours ECR.

Julie de la Rivière a dit…

Que vont faire les parents du jeune qui commencera à fréquenter le temple et à se convertir? Ils vont certainement apprendre que c'est à l'école que celui ci a été initié à cette philosophie.

Vraiment incroyable cette histoire.

L'hindouisme est une religion polytheste et les pratiquants prient plusieurs dieux qui sont hierarchisés. Presque personne ne peut vénérer le Dieu Suprême, Vishnu, car cela est tellement exigeant; c'est la pratique des Yogis qui se retirent dans les montagnes et prient sans cesse en ignorant les besoins de leur corps. Krishna est le plus élevé des incarnations de Dieu et donc le prier est une des formes les plus extremes de l'hindouisme. Mettons qu'il y a des pratiques moins exigeantes. Se convertir à Krishna, c'est l'équivalent de devenir un moine dans la religion Chretienne; c'est l'abandon total des desirs terrestres. L'intié risque donc de couper le contact avec sa familles et son reseau social non converti.

Si au moins on expliquait ceci aux jeunes ils seraient en connaissance de cause et ils auraient appris quelque chose d'utile.

J'ai des doutes que cet enseignant a des attraits pour ce mouvement car il serait tres facile d'au moins faire venir des hindous ordinaires, des Shivaites par exemple, qui sont beaucoup plus modérés, plus communs et moins extremistes. Remarquez que les représentants ici ne sont même pas indiens.

Je n'ai rien contre le fait que des parents qui choisissent cette pratique, y initient leurs enfants.

Je suis en complet désaccord avec ce cours qui met dans les mains d'incompétents, l'éducation morale de nos enfants.

Gabriel Gosselin a dit…

J'ai connu les dévots de Krishna et je peux dire que c'est le plus beau cadeau que j'ai reçu. Chanter et danser sont des activités naturelles et le faire pour Krishna , cela rend cette activité complètement spirituelle.À la maison, sur la rue, dans les parcs, Krishna est la forme la plus populaire de l'amour de Dieu et sa compagne éternelle est Radharani. C'est pour cela qu'on chante Hare (qui veut dire Radharani) et Krishna. C'est un dialogue amoureux très intime qui nous fait goûter à l'amour de Dieu. Simple et pratique, c'est le sacrifice pour cet âge: chanter les Noms de Dieu en congrégation. Gabriel

Anonyme a dit…

Cher Gabriel, le cours ECR n'est pas censé permettre les expérimentations spirituelles (en tous cas c'est ce que les évêques catholiques du Québec se sont laissés dire par le ministère de l'Éducation ainsi que Jean-Pierre Proulx, Georges Leroux et toute la bande d'ex-curés recyclés en sciences religieuses). Si le prof apprenait à ses élèves à réciter le chapelet en classe, seriez-vous d'acord aussi? Mmm?