dimanche 20 mars 2011

Épidémie de détresse chez les enfants en CPE et chez les enfants nantis

La dépression frappe les enfants de plus en plus jeunes et de plus en plus fort. À tout moment, près de 20 000 petits Québécois n'ayant pas encore fait leur entrée à l'école secondaire en souffrent déjà. Très souvent, c'est d'abord l'anxiété qui les paralyse, puis la situation dégénère. Que se passe-t-il dans la tête de tous ces enfants? Des parents, des enseignants et des médecins lèvent le voile sur leur détresse trop souvent invisible.

Des petits de la garderie qui pleurent tout bas dans les toilettes ou sur leur petit matelas. D'autres qui réclament d'aller dormir bien avant la sieste, ou qui ne veulent plus rien avaler. D'autres encore qui ne quittent plus des yeux l'horloge ou la fenêtre. Ou qui barbouillent et déchirent tous leurs dessins dans des accès de rage.

Chaque année, un nouvel enfant en détresse inquiète les éducatrices du centre de la petite enfance (CPE) et bureau coordonnateur Enfant-Soleil, situé dans le sud-ouest de Montréal, où vivent plusieurs familles pauvres.

À l'autre bout de la ville, dans Hochelaga-Maisonneuve, au CPE La Maisonnette, un enfant était si anxieux qu'il s'était arraché tous les cheveux.

Selon une étude de l'Université de Montréal publiée en 2009, près de 15% des Québécois de moins de 6 ans souffrent de degrés atypiques de dépression (pas nécessairement majeure) et d'anxiété.

Les bambins sont particulièrement vulnérables lorsqu'ils se voient séparés de la personne qui prenait soin d'eux, note une pédopsychiatre.

Les enfants issus de familles nanties ou de la classe moyenne sont trois fois plus susceptibles d'être touchés par la dépression que ceux de milieux défavorisés.

La psychologue et chercheuse Lise Bergeron est arrivée à cette conclusion surprenante au terme de l'Enquête sur la santé mentale des jeunes Québécois. Des chercheurs new-yorkais ont observé le même phénomène.

« Cette découverte mérite d'être approfondie. Les parents plus fortunés sont peut-être moins présents pour leurs enfants ou ont peut-être des attentes plus élevées », avance la Dre Bergeron.

Source : La Presse





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